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à faire de la social-démocratie un combattant d’avant-garde
pour la démocratie deviendra une réalité. C’est alors seule
ment que nous pourrons aussi élaborer une tactique poli
tique déterminée. La social-démocratie a rejeté la doctrine
erronée d’une «seule masse réactionnaire». Elle considère
qu’une des tâches les plus importantes de la politique est
d’utiliser le concours des classes progressives contre les
classes réactionnaires. Lorsque les organisations et les orga
nes ont un caractère local, cette tâche ne se réalise presque
pas : on s’en tient aux relations avec certains « libéraux »
pour en obtenir divers « services ». Seul un organe central
du Parti, appliquant méthodiquement les principes de la
lutte politique et tenant bien haut le drapeau de la démo
cratie, pourra attirer à lui tous les éléments démocratiques
combatifs et mettre à profit l’ensemble des forces progres
sives de la Russie dans la lutte pour la liberté politique.
C’est alors seulement qu’on pourra transformer la sourde
haine des ouvriers contre la police et les autorités en une
haine consciente contre le gouvernement autocratique, et
en une ferme résolution de livrer une lutte acharnée pour
les droits de la classe ouvrière et du peuple russe tout entier.
Et un parti révolutionnaire fondé sur une telle base et stric
tement organisé sera, dans la Russie moderne, une force
politique de la plus haute importance !
Dans les numéros suivants nous publierons le projet de
programme du Parti ouvrier social-démocrate de Russie et
procéderons à un plus ample examen de diverses questions
d’organisation.